Jeudi 15 mai, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi du groupe LIOT visant à lutter contre la pédocriminalité. Avec le groupe Écologiste et Social, nous avons voté pour ce texte mais nous le disons avec force : il est très loin d’être suffisant.
En tant que cheffe de file pour le groupe Écologiste et Social sur ce texte, j’ai défendu un engagement clair : celui d’engager un plan national de lutte contre la pédocriminalité pour protéger les enfants face à un fléau d’ampleur massive, qui se propage aussi bien dans la sphère physique que dans l’espace numérique.
Cette proposition de loi se contente de consolider une jurisprudence existante en prévoyant explicitement dans le Code pénal la condamnation de pédocriminels ayant échangé en ligne avec des majeurs se présentant comme des mineurs, une mesure utile pour les opérations de cyber-infiltration, mais infime quand on sait que 750 000 pédocriminels sont actifs chaque jour sur internet dans le monde et que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année en France.
J’ai proposé et fait adopter un amendement enjoignant au Gouvernement d’évaluer les risques engendrés par l’usage de l’intelligence artificielle dans les infractions de pédocriminalité en ligne, notamment en ce qui concerne la génération, la diffusion ou l’utilisation de contenus pédopornographiques. L’IA générative permet notamment la création d’images deepfake de mineurs à partir de photos issues des réseaux sociaux, une nouvelle forme de violence continue et quasi impossible à arrêter. Le Gouvernement doit en outre présenter au Parlement une stratégie nationale pour lutter contre les risques que fait peser l’IA sur un accroissement des actes de pédocriminalité.
Il est urgent d’engager une stratégie nationale ambitieuse. Ce combat nécessite bien plus que de renforcer légèrement le volet répressif : il impose un renforcement des moyens de la justice et des enquêteurs, une prévention accrue, une formation à l’usage du numérique dès le plus jeune âge et des campagnes d’information à la hauteur de la menace.
Protéger les enfants est un impératif moral et politique. Nous continuerons à interpeller le Gouvernement et à proposer des mesures concrètes, pour que les agresseurs ne bénéficient plus jamais du silence et de l’impunité. Car dans notre République, ce sont les enfants qu’il faut protéger, pas ceux qui leur font du mal.