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A l’Assemblée nationale

Loi Pesticides : Un 49.3 déguisé pour forcer l’autorisation du poison des néonicotinoïdes

Table des matières

La représentation nationale empêchée de débattre d’une loi qui menace notre santé et la nature

En dépit du scandale sanitaire et environnemental de la proposition de loi Pesticide, les députés ne pourront pas se prononcer sur la réautorisation des néonicotinoïdes. 

Ce lundi 26 mai, les soutiens du Gouvernement et l’extrême droite ont réalisé une manœuvre politique immorale et inédite dans l’histoire de la 5è République à l’Assemblée nationale. En votant la motion de rejet préalable contre la proposition de loi Pesticides, portée par le sénateur Duplomb, ces derniers choisissent de priver la représentation nationale et les citoyens d’un débat essentiel sur leur avenir et leur santé.

Aucune des propositions faites par le groupe Ecologiste et social pour s’opposer au texte et l’améliorer ne pourra être examinée.

Une loi dangereuse qui piétine les études scientifiques

À mesure que les études scientifiques tombent, l’impact des pesticides sur la santé humaine prend des allures dystopiques. Une récente étude vient encore augmenter le niveau d’alarme en démontrant que neuf des pesticides les plus utilisés ou les plus dangereux ont un lien avec le surrisque de cancer du pancréas. Il faut par ailleurs rappeler que les agriculteurs sont les premières victimes des pesticides : l’Inserm confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies (lymphomes non hodgkiniens, myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique). Le régime agricole reconnaît d’ailleurs la maladie de Parkinson et les hémopathies malignes comme maladies professionnelles provoquées par les pesticides. 

Face à cette contamination sans précédent et à l’épidémie de cancer, l’heure doit plus que jamais être à la prévention. Cette proposition de loi fait tout le contraire. Réduction du rôle de l’ANSES, l’agence sanitaire chargée d’évaluer les dangers des produits chimiques, réintroduction des néonicotinoïdes, ces insecticides « tueurs d’abeilles » interdits en France, épandage des pesticides par drones, y compris à proximité de zones habitées, remise en cause de la protection des zones humides, pourtant essentielles à la qualité de notre eau… Cette loi s’attaque à toutes nos barrières sanitaires. Elle entend détruire, une à une, les dernières mesures édifiées pour protéger notre santé et notre environnement. 

Derrière l’objectif affiché d’alléger les contraintes pesant sur le monde agricole, la loi Pesticide s’attache à faire tomber une à une les barrières sanitaires qui nous protègent des pesticides. Concrètement, elle offre un chèque en blanc aux fabricants de pesticides et à une poignée de lobbyistes de l’agroindustrie, au détriment de la santé publique et de la grande majorité des agriculteurs. Car ne nous y trompons pas, aucune des mesures de ce texte ne répond aux problématiques rencontrées par les agriculteurs en difficulté : rien sur le revenu, rien pour les agriculteurs biologiques dont la filière est en crise, rien sur les éleveurs pastoraux… Tout pour les industriels des pesticides. Une autre voie est bien sûr possible. Face aux maladies nous pouvons agir, prévenir, interdire, protéger. Face à des maladies évitables, continuer à affaiblir nos protections est un renoncement. Il est encore temps de faire le bon choix : celui de la santé, de la vie, et de l’intérêt général.

Pour Julie Ozenne, députée de l’EssonneCe qu’il se passe au parlement sur la loi Pesticides est extrêmement grave pour notre santé et pour la démocratie. Les pesticides causent des cancers, des maladies de Parkinson, des leucémies. Il est scientifiquement avéré que le l’acétamipride, le pesticide que la loi entend autoriser, atteint la santé des nourrissons encore dans le ventre de leur mère. Face à cela, les députés Ecologistes avaient travaillé jours et nuits, pour s’opposer à cette loi et l’améliorer afin de protéger les Français et les agriculteurs de ses dangers. Avec l’adoption de la motion de rejet, aucune de nos propositions ne pourra être étudiée. C’est un 49.3 déguisé pour faire passer de force une loi dont personne ne veut. J’appelle les députés et sénateurs du bloc central et de la droite à ne pas céder à l’intimidation des lobbyistes de l’agro-chimie et à défendre la santé des Français en commission mixte paritaire, la prochaine étape de l’examen de ce texte”. 


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